À Grenoble, Kularo fait vibrer les fans de Pokémon
À Grenoble, la boutique Kularo, ouverte mi-octobre rue Condorcet, s’impose déjà comme un repaire pour les amateurs de cartes Pokémon. Vente, achat, échanges, tournois : ici, la nostalgie se transforme en expérience collective. Rencontre avec Romain Nicolas, trentenaire passionné et cofondateur du lieu, pour qui les créatures de Satoshi Tajiri sont bien plus qu’un simple jeu.
Pokémon, un phénomène mondial aux racines japonaises
Pour ceux qui n’ont jamais croisé un Pikachu, Romain Nicolas replace le phénomène : « Un Pokémon, c’est une créature issue de la licence la plus prolifique au monde. Devant Disney, Star Wars et Hello Kitty réunis. » Créée au milieu des années 1990 par le Japonais Satoshi Tajiri, la franchise Pokémon s’est imposée comme un empire culturel planétaire. Jeux vidéo, dessins animés, jouets, peluches, films, produits dérivés… l’univers a envahi tous les supports possibles. Le succès planétaire de Pokémon Go en 2016 a achevé de fédérer toutes les générations autour de ces créatures attachantes, mi-fantastiques, mi-symboliques.
Mais ce qui fait aussi la force du phénomène, c’est son langage. Pokéballs, Pokédex, dresseurs… Tout un vocabulaire s’est imposé dans le quotidien des fans. « En France, on a la chance d’avoir un traducteur-créateur, Julien Bardakoff, qui a inventé les noms français des Pokémon. C’est une exception culturelle ! » Cette créativité linguistique a permis à la franchise de s’ancrer durablement dans l’imaginaire collectif francophone.
Un univers riche en symboles et en références culturelles
Chaque Pokémon raconte une histoire. Les noms, souvent pleins d’humour, jouent sur la mythologie, la nature ou la science. Ronflex, Aspicot, Tétarte ou Dracofeu sont devenus des icônes générationnelles. « Ces noms ne sont pas choisis au hasard. Ils parlent à la fois aux enfants et aux adultes, parce qu’ils contiennent des références universelles », précise Romain Nicolas.
Son favori, Ectoplasma, incarne parfaitement cette double lecture. « En anglais, il s’appelle Gengar, issu du mot doppelgänger, le double maléfique. En français, on retrouve la référence à l’ectoplasme et au plasma, à la matière, à la lumière… C’est un personnage fascinant, entre le mystique et le scientifique. » L’univers Pokémon est un terrain d’expression artistique et symbolique infini, où chaque carte devient un fragment d’histoire à collectionner et à partager.
De la collection d’enfant à l’ouverture de Kularo
Chez Kularo, tout est né d’une passion d’enfance devenue projet professionnel. « J’ai commencé à cinq ans, et aujourd’hui j’en ai trente. Cette passion ne m’a jamais quitté », raconte Romain Nicolas. Ce qui n’était qu’un passe-temps est devenu, au fil des années, une véritable vocation. Avec ses associés, rencontrés lors de brocantes et d’échanges entre collectionneurs, il décide de franchir le pas : ouvrir un lieu où la passion puisse s’exprimer librement. « On s’est rencontrés en échangeant des cartes, puis en partageant des moments autour de cette passion. Aujourd’hui, on est amis et associés. »
Le public de Kularo est aussi varié que les Pokémon eux-mêmes : des enfants, des parents, mais surtout des adultes nostalgiques. « Nos clients ont entre 5 et 70 ans. Mais le vrai dénominateur commun, c’est l’enfant intérieur. Pokémon, c’est la nostalgie et la transmission. » Les parents initient leurs enfants à leur univers d’enfance, et inversement. Un phénomène transgénérationnel qui ne faiblit pas.
Les cartes Pokémon : entre trésor, jeu et œuvre d’art
Derrière les vitrines colorées de Kularo, le commerce des cartes Pokémon est un marché à part entière.
Les fameux boosters – ces petits paquets scellés qui contiennent dix cartes aléatoires – restent le cœur du jeu. « Le prix conseillé est de 5,90 euros. Mais certains commerçants les vendent plus cher selon la demande. » Chaque ouverture de booster est un petit moment de suspense. La plupart des cartes valent moins d’un euro, mais certaines sont de véritables pépites.« La carte la plus chère au monde, c’est un Pikachu Illustrator de 1998, vendue plus de 5,27 millions de dollars. Il n’en existe que 41 exemplaires. » Distribuée lors d’un concours d’illustration au Japon, cette carte rare est devenue mythique. « C’est à la fois un objet de collection, une œuvre d’art et un témoignage d’époque. »
Une collection personnelle assumée, mais discrète
Et Romain, lui, combien de cartes possède-t-il ? Il sourit :« Ça ne se compte plus. Et pour les plus rares, je préfère rester discret. Je collectionne surtout par illustrateur, ou selon l’histoire que la carte raconte. » Comme les philatélistes collectionnent les timbres, les fans de Pokémon rassemblent leurs souvenirs. « J’ai commencé par racheter ce que j’avais quand j’étais enfant : une boîte Chupa Chups Pokémon, puis les cartes que j’avais données à mes voisins. C’est une manière de renouer avec son passé. » Une collection émotionnelle, plus que financière, même si certaines cartes peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros.
Sécurité et vigilance : protéger la passion
L’engouement a parfois son revers. En janvier 2025, une boutique similaire à Bourgoin-Jallieu a été cambriolée, avec plusieurs milliers d’euros de cartes volées. « Nous, on est équipés : alarmes, portes blindées, télésurveillance 24h/24. On ne laisse rien au hasard. ». Mais pour Romain, ce type d’acte reste marginal. « Braquer une boutique de cartes, c’est comme cambrioler un boulanger. Ce sont des objets de collection, pas de la monnaie. »
Apprendre à jouer : Kularo, lieu de vie et d’initiation
Kularo ne se limite pas à la vente. C’est aussi un espace de rencontre et de jeu. « Les cartes Pokémon, ce ne sont pas que des objets à collectionner. C’est avant tout un jeu de stratégie, le Trading Card Game. » Les joueurs composent leur deck de 60 cartes avec leurs Pokémon, leurs cartes dresseur et leurs énergies. « Ce n’est pas une simple bataille. C’est un jeu profond, avec des règles, des cycles, et une vraie logique tactique. » La boutique organise déjà des tournois amicaux et des sessions d’initiation pour tous les niveaux. « Nous attendons les agréments officiels pour accueillir des compétitions homologuées. Pour l'instant, on reçoit déjà des joueurs grenoblois qui brillent à l’international. »
⤵️ Retrouvez l'interview de Romain Nicolas dans l'émission "Le +"
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