Attaque de fourgon, tradition grenobloise ?

Ce sont des passants qui ont repéré des hommes cagoulés installés dans deux véhicules stationnés devant la Banque de France, boulevard Édouard-Rey à Grenoble. Ils ont prévenu la police, qui est intervenue immédiatement, avant même qu'un fourgon blindé ne sorte de l'enceinte. Les deux véhicules ont alors pris la fuite en direction de la Porte de France, sans pouvoir être interceptés.

Le jeudi 10 octobre 2024 (photo d'illustration), une tentative similaire avait eu lieu dans le même quartier, sur le cours Berriat. Ce jour-là, plusieurs hommes armés de fusils Kalachnikov avaient attaqué un fourgon blindé de la société Loomis, qui transportait 7 millions d'euros. Plusieurs échanges de coups de feu avaient eu lieu entre les malfaiteurs et les convoyeurs, qui étaient parvenus à se dégager et à quitter les lieux à bord de leur fourgon pour se mettre en sécurité. Les braqueurs étaient repartis bredouilles, devant de nombreux témoins choqués par la violence de cette attaque en pleine rue. Des vidéos prises sur le vif avaient été diffusées le soir même dans le JT de téléGrenoble. L'enquête sur cette première affaire est toujours en cours et aucune arrestation n'a eu lieu pour l'instant.

Le 27 avril 2000, une autre attaque de fourgon à Grenoble s'était terminée tragiquement, avec la mort d'un des trois convoyeurs, un père de famille de 42 ans, tué lors de l'explosion de la porte blindée. Les braqueurs, grimés avec des masques et des perruques, étaient repartis avec un butin de 10 millions de francs, soit 1,5 million d’euros. Un dossier classé sans suite en 2004. Mais une perruque égarée sur les lieux du braquage et une goutte de sang relevée à l'époque par les enquêteurs ont permis, 18 ans après, grâce aux progrès de l'ADN, de relancer l'enquête et d’identifier un des protagonistes de cette affaire : Saïd Tayakout, finalement condamné par la justice à 25 ans de prison.