Bernard Thévenet, 50 ans après : "Le Tour a évolué comme la société"
Cinquante ans après sa première victoire historique sur les Champs-Élysées, l'Isérois Bernard Thévenet revient sur sa carrière exceptionnelle et sa vision du cyclisme moderne. Rencontre avec une légende vivante du sport français.
Première victoire, première arrivée sur les Champs-Elysées !
En 1975, Bernard Thévenet entre dans l'histoire du cyclisme français en remportant son premier Tour de France. Une victoire d'autant plus remarquable qu'elle met fin à la domination d'Eddy Merckx, surnommé "le Cannibale". Le coureur, natif de Saône-et-Loire et installé depuis près de 50 ans à Saint-Ismier en Isère, devient ainsi le premier vainqueur à célébrer sur les Champs-Élysées et surtout le seul à recevoir son maillot jaune des mains d'un président de la République.
"C'était une récompense extraordinaire", se souvient-il aujourd'hui. "Mais sur le coup, on ne remarque pas tellement ! Parce qu'on est encore toujours un peu dans la course. On est tellement concentré qu'on a de la peine à sortir de cette concentration. Et c'est après qu'on apprécie vraiment."
Le tombeur du Cannibale
Double vainqueur du Tour de France (1975 et 1977), Bernard Thévenet a marqué l'histoire ayant triomphé d'Eddy Merckx, le coureur aux 525 victoires. Cette rivalité a forgé sa réputation et révélé sa personnalité attachante, bien différente de celle du champion belge.
"Eddy, il gagnait tout le temps", analyse Thévenet avec sa sagesse habituelle. "Alors parfois, il gagnait, mais on n'avait pas l'impression qu'il était content. Je pense que les gens aiment bien qu'on manifeste sa joie quand on a gagné."
A l'inverse, cette spontanéité et cette proximité avec le public ont fait de Bernard Thévenet une figure particulièrement appréciée du cyclisme français.
L'étape de l'Izoard : le tournant décisif
Si l'étape de Pra-Loup reste gravée dans les mémoires comme le jour où Thévenet a battu Merckx, le champion garde un souvenir particulier de l'Izoard : "Pour moi, la plus belle étape, c'était celle de l'Izoard. Parce que c'était celle où il fallait absolument reprendre du terrain à Eddy Merckx. Après Pra-Loup, j'avais 58 secondes d'avance sur lui, c'était pas assez."
Cette lucidité tactique illustre parfaitement l'intelligence de course qui a fait sa force face au plus grand champion de l'époque.
Une vision éclairée du cyclisme moderne
Toujours présent dans la caravane du Tour en tant que responsable des relations publiques, Bernard Thévenet observe avec bienveillance l'évolution de son sport. "Le Tour a évolué comme a évolué la société", constate-t-il. "Quand on avait 25 ans, il y a 50 ans, on ne pensait pas comme les jeunes de maintenant."
Cette évolution n'est pas sans conséquences sur le spectacle : "Nous, on n'avait pas les oreillettes ! Il y avait des moments où on se débrouillait, il fallait faire tout seul. On faisait des erreurs plus que maintenant. Ce qui rend la course, c'est les erreurs. Ça manque de spontanéité."
Un renouveau prometteur
Malgré ses réserves, l'ancien champion se montre optimiste quant à l'avenir du cyclisme : "Quand on a des garçons comme Vingegaard ou Van Der Poel, ou même Pogačar, ce sont des coureurs qui prennent leur responsabilité loin de l'arrivée. Donc il y a un renouveau quand même dans le cyclisme."
Le Tour 2025 en Isère : un défi de titans
L'étape iséroise du prochain Tour de France, au départ de Vif, promet d'être mémorable selon Thévenet : "C'est l'étape la plus difficile, certainement. Il y a 5500 mètres de dénivelé, avec le col du Glandon, la Croix de Fer, puis le col de la Madeleine, et enfin le col de la Loze pour arriver au sommet sur la commune de Courchevel. Si la canicule est comme maintenant, ça va être un chantier."
Une passion intacte après 50 ans
À 77 ans, Bernard Thévenet garde intact son amour pour le Tour de France : "Je ne suis toujours pas lassé. Je trouve que le Tour est toujours intéressant. Il se passe toujours quelque chose. Il y a toujours quelque chose d'intéressant à voir, à découvrir, à connaître dans le Tour."
Retrouvez l'intégralité de cette interview dans l'émission Sport Express sur Télégrenoble.
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