Condamné pour évasion fiscale, Jacques Glénat perd sa légion d'honneur

L’éditeur grenoblois Jacques Glénat, célèbre pour avoir fondé les Éditions Glénat à Grenoble, est sanctionné par l’État. Condamné en 2021 pour évasion fiscale dans le cadre du scandale des Panama Papers, il est suspendu de la Légion d’honneur et de l’ordre du Mérite pour six ans.

Une décision officielle pour un scandale fiscal

Les décrets sont parus ce jeudi 10 juillet au Journal officiel : Jacques Glénat, figure emblématique de l’édition grenobloise et fondateur des Éditions Glénat, est privé de ses distinctions nationales pour une durée de six ans. Il perd temporairement ses droits de chevalier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, à la suite de sa condamnation pour évasion fiscale en 2021. Il lui est interdit de porter ses décorations françaises ou étrangères. Cette mesure est prévue par le code de la Légion d’honneur en cas de condamnation pénale, notamment pour des faits de fraude fiscale.

Glénat et les Panama Papers : un montage offshore révélé

En 2016, le nom de Jacques Glénat apparaît dans les Panama Papers, une fuite massive de documents du cabinet Mossack Fonseca, révélant des montages financiers offshore à l’échelle mondiale. L’éditeur aurait créé en 2009 une société offshore baptisée Blue River Foundation, domiciliée aux Seychelles. Cette structure aurait servi à acquérir un yacht de luxe et des œuvres d’art, sans lien avec ses activités éditoriales. L’enquête a révélé que Jacques Glénat a démantelé cette société après un changement réglementaire dans les îles Vierges britanniques, exigeant de dévoiler l’identité des actionnaires.

Une reconnaissance des faits devant la justice

Lors du procès en 2021 devant le tribunal correctionnel de Paris, Jacques Glénat a reconnu les faits de blanchiment de fraude fiscale aggravée. Le parquet a mis en lumière un montage complexe, mis en place dès 1997, avec plusieurs sociétés en Belgique et dans des paradis fiscaux. Le préjudice fiscal global a été estimé à 2,2 millions d’euros. La peine prononcée : 18 mois de prison avec sursis et 200 000 euros d’amende.

Une chute symbolique pour un éditeur grenoblois de renom

Agé aujourd'hui de 73 ans, Jacques Glénat avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 2018, sous la présidence d’Emmanuel Macron, pour sa contribution à la culture et à l’édition. Cette suspension entache l’image d’un acteur majeur de la bande dessinée française. Sa fille Manon a pris sa succession à la tête des Editions Glénat en 2021. La maison créée en 1969, est spécialisée dans les BD, manga, livres jeunesse et beaux livres. 

 

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