Coup de théâtre : un nouvel avenir pour Vencorex avec le projet Exalia

Après la liquidation de Vencorex, on pensait la plateforme chimique du Pont-de-Claix voué à l'abandon mais ce lundi 7 juillet, les porteurs du dossier de reprise en coopérative rejeté en avril dernier par le tribunal de commerce de Lyon, ont dévoilé leur nouveau projet industriel baptisé Exalia. Objectif : réindustrialiser le site autour d’une chimie décarbonée, durable et stratégique pour la souveraineté française. Avec à la clé la création d'un millier d'emplois à l'horizon 2030.

Reprise de la production en 2027

Porté par une équipe d’industriels grenoblois engagés, le projet Exalia entend transformer cette crise en opportunité. Il prévoit de relancer dès 2027 la production de chlore, soude, hydrogène et sel ultra-purifié à partir du sel de la mine de Hauterives, transporté via un saumoduc de 83 kilomètres, et d’électricité décarbonée issue de l’hydroélectricité locale.

Ce redémarrage stratégique vise non seulement à préserver un savoir-faire industriel historique, mais aussi à répondre aux besoins essentiels de secteurs clés comme le nucléaire, la santé, l’agroalimentaire ou encore l’électronique. À court terme, la production tournera à 60 % de sa capacité, avec un modèle économique centré sur la vente de chlore et de soude, en attendant l’arrivée de nouveaux projets industriels consommateurs.

60 millions d'investissement

Exalia prévoit plus de 60 millions d’euros d’investissement en deux ans pour moderniser les installations, sécuriser l’approvisionnement en sel et développer une production parmi les plus sobres et sûres au monde. La mise en service est prévue pour septembre 2027.

Au-delà de la relance du cœur industriel, Exalia ambitionne de faire de Pont-de-Claix un pôle de référence en chimie durable : démantèlement des unités obsolètes, création d’un centre de R&D, accueil d’entreprises innovantes via une pépinière dédiée au chlore biosourcé, et projets industriels comme celui porté par la société Néoclaix.

Un millier d'emplois à l'horizon 2030

L’impact social est également majeur : 250 emplois directs et indirects seront recréés à court terme, plus de 1 000 à horizon 2030. Le projet évite aussi la fermeture de la mine de sel, la perte de savoir-faire, et les lourdes conséquences environnementales d’un abandon du site.

Soutenu par les collectivités locales et des partenaires privés, Exalia s’ancre résolument dans une logique de souveraineté et de réindustrialisation. Il repose sur une gouvernance locale forte, menée par le groupe grenoblois ORIO Industrie dirigé par Olivier Six qui pourra s'appuyer sur Séverine Dejoux, ancienne salariée de Vencorex déléguée syndicale CGT et Didier Grillot, dirigeant de H2D, spécialisée dans les solutions pour la chimie durable. Ils sont entourés d’une équipe d’anciens salariés de la plateforme, techniciens, ingénieurs, opérateurs et directeurs, passionnés, unis par une ambition forte : réconcilier industrie, écologie, souveraineté et territoire. 

 

Olivier Six et Séverine Dejoux avaient esquissé les contours de leur projet lors du JT du 10/04/25