De l’évier à la rivière : les erreurs qu’il faut éviter

Dans le Grésivaudan, les canalisations débordent d’incivilités. Lingettes, plastiques, peintures… Les agents d’assainissement tirent la sonnette d’alarme. Une campagne de sensibilisation a été lancée pour inviter chacun à revoir ses gestes du quotidien. Objectif : protéger les réseaux, notre santé et l’environnement.

Dans une zone d’activité de Pontcharra, au pied de Belledonne, une équipe s’affaire autour d’un poste de relevage. Camion hydrocureur et nettoyeurs haute pression en main, les agents nettoient les résidus qui s’accumulent dans les entrailles du réseau d’assainissement. Et ce n’est pas joli. “Ces déchets peuvent se coincer dans les ailettes des pompes, les bloquer, voire provoquer des arrêts complets”, explique Charlotte Bianco, responsable adjointe du service assainissement au sein de la communauté de communes Le Grésivaudan. Et ensuite ? “Cela entraîne des bouchons dans le réseau et, parfois, des débordements chez les riverains ou en pleine rue” poursuit-elle.

Micropolluants : invisibles mais toxiques
Au-delà des déchets visibles, les stations d’épuration alertent sur un ennemi plus discret : les micropolluants. “Ce sont des substances que l’on retrouve dans les eaux usées, mais que les stations ne peuvent pas traiter”, précise la responsable. Parmi eux, des métaux lourds comme le cuivre et le zinc, des micropolluants organiques issus de peintures, cosmétiques, détergents, lessives ou des perturbateurs endocriniens aux effets dévastateurs sur la faune aquatique. “On observe des mutations chez les poissons”, rappelle Charlotte Bianco. Et cela ne s’arrête pas aux rivières : ces substances peuvent remonter jusqu’à nous.

La chasse aux mauvais gestes 
Pour lutter contre cette pollution, la communauté de communes du Grésivaudan lance une campagne de sensibilisation intitulée « Faisons la chasse aux mauvais gestes !». L’objectif est clair : réduire les polluants à la source. “Les bons gestes, ce sont des gestes de base : ne pas jeter ses déchets dans les toilettes ou les lavabos”, insiste Charlotte Bianco Rappelant quelques règles simples à respecter : 
- Peintures, solvants, détergents : en déchetterie, dans des bennes spécialisées.
- Coton-tiges, lingettes, préservatifs, protections hygiéniques : à la poubelle, avec les ordures ménagères.
- Crèmes, shampoings, lessives : à utiliser avec parcimonie, ou à choisir en version écologique.

Des visites scolaires dans les stations d’épuration sont organisées tout au long de l’année. Une manière d’éduquer les générations futures à ces enjeux parfois invisibles, mais cruciaux. D’autres campagnes sont en préparation, ciblant cette fois les secteurs les plus polluants, comme l’agriculture ou l’industrie.

 

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