Fermeture de Teisseire : La CGT dénonce des propositions "irrespectueuses"
Le choc est brutal. Le 16 octobre dernier, le groupe Carlsberg a annoncé la fermeture du site historique Teisseire de Crolles, d’ici avril 2026. Plus de 200 salariés sont concernés. Sur le plateau de l'émission "Le +", Fatih Ghiloufi, délégué syndical CGT, dénonce une décision « incompréhensible » du géant danois et alerte sur les conséquences économiques et humaines pour tout le Grésivaudan.
Une annonce brutale pour 200 salariés
L’histoire de Teisseire est intimement liée à celle de l’Isère. Du ratafia inventé par Mathieu Teisseire en 1720 jusqu’aux bidons de sirops emblématiques servis dans les foyers grenoblois, la marque a su s’imposer comme un symbole local. Mais aujourd’hui, cette fierté régionale a un goût amer. « L’annonce a été un choc total », raconte Fatih Ghiloufi. « Personne ne s’y attendait. Deux cents salariés ont appris la nouvelle sans aucun signe avant-coureur. » Le couperet est tombé : Carlsberg, propriétaire du groupe depuis juillet 2024, juge désormais le site de Crolles non rentable. Une décision incompréhensible selon les salariés, d’autant que le site affichait encore une activité stable et rentable quelques mois plus tôt.
De Britvic à Carlsberg : un virage industriel mal digéré
Après avoir appartenu à la famille Teisseire, puis Reynaud, puis au groupe britannique Britvic, Teisseire a été racheté en 2024 par Carlsberg, géant danois de la bière. Objectif affiché : diversifier ses activités vers les boissons non alcoolisées. Mais un an seulement après cette acquisition, le groupe décide de fermer le site isérois pour déplacer la production au Havre. « Carlsberg publie des résultats records, plusieurs milliards d’euros, et dans le même temps, il sacrifie un site historique », déplore le syndicaliste. Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoit 203 suppressions de postes sur les 330 salariés. Seules les fonctions support — marketing, RH et laboratoire R&D — seraient maintenues.
Des négociations sous haute tension
Les discussions avec la direction ont débuté le 27 octobre, mais elles s’annoncent compliquées. « Les propositions ne sont pas à la hauteur de l’engagement des salariés », regrette Fatih Ghiloufi. Les indemnités restent au cadre légal minimal, et les dispositifs de reclassement sont jugés « dérisoires ». Certains salariés cumulent plus de 25 ans d’ancienneté, souvent avec des horaires contraignants et des décennies de fidélité à l’entreprise. « C’est irrespectueux », dénonce-t-il. « On parle de gens qui ont fait Teisseire, qui ont fait le succès de la marque, et qu’on traite aujourd’hui comme une variable d’ajustement. »
Le site de Crolles en quête de repreneur
L’usine, construite en 1971, est aujourd’hui à l’arrêt. Un cabinet a été missionné pour trouver un repreneur, mais la tâche s’annonce ardue : la marque Teisseire appartient désormais à Carlsberg, qui ne laisse derrière lui qu’un site vide et des machines vieillissantes. « Des investissements estimés à 30 millions d’euros seraient nécessaires pour relancer la production », indique Fatih Ghiloufi. « Ce n’est pas énorme pour une entreprise visionnaire, mais encore faut-il y croire. »
“Le sirop coule, mais pas nos larmes” : un clip pour résister
Sur le piquet de grève, la solidarité s’exprime aussi en musique. Un salarié a composé une chanson de lutte intitulée Le sirop coule, mais pas nos larmes. Les paroles, émouvantes et engagées, sont devenues un hymne de résistance. « C’est sa façon de faire entendre la détresse collective », confie Ghiloufi. « Chaque mot résonne avec notre sentiment de trahison. »
Une eau pure, un savoir-faire local irremplaçable
Au-delà des emplois, c’est tout un patrimoine industriel et gustatif qui disparaît. « L’eau de Grenoble est d’une pureté exceptionnelle, c’est ce qui donne au sirop Teisseire son goût unique », explique le syndicaliste. Selon lui, la production transférée au Havre souffrirait déjà de problèmes de qualité, avec des sirops « au goût de moisi ».
Une solidarité locale exemplaire
Malgré la colère, la mobilisation s’organise. Une cagnotte en ligne a été lancée pour soutenir les grévistes, et de nombreux commerçants — boulangers, bouchers, restaurateurs — apportent chaque jour nourriture et soutien moral. « Ils savent que la fermeture aura un effet domino sur tout le territoire », souligne Fatih Ghiloufi. On estime à 600 emplois indirects l’impact de la disparition du site : transporteurs, artisans, cafés et restaurants locaux. Même des restaurateurs du secteur ont appelé à boycotter la marque Teisseire, au profit de producteurs de sirops isérois. « Le sirop Teisseire avait le goût du local, aujourd’hui il a celui de l’amertume », conclut le délégué syndical.
⤵️ L'interview de Fathi Ghiloufi dans son intégralité dans l'émission "Le +"
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