Il a vaincu un liposarcome de 19 kg : le témoignage fort de Cédric Gonon

TEMOIGNAGE - En 2023, Cédric Gonon publiait La Chambre des miracles, récit de 201 jours de lutte contre un liposarcome : un cancer rare dont la tumeur a atteint 19 kg. À 39 ans, ce juriste grenoblois racontait avec sobriété son parcours, du diagnostic aux traitements, et sa volonté d’agir plutôt que de subir. Une lecture sans tabou, sans complainte, qui peut inspirer bien des lecteurs.

Une vie bouleversée en quelques semaines
Sportif, non-fumeur, père de quatre garçons, Cédric Gonon mène une vie saine et active lorsqu’en 2014 il remarque une petite grosseur dans l’abdomen. Il pense d’abord à une hernie. Quelques semaines plus tard, un simple rendez-vous chez le généraliste enclenche une série d’examens qui mènent au diagnostic. Le liposarcome, un cancer rare avec environ 600 cas par an en France, s’impose brutalement dans son quotidien. La tumeur, estimée à 3 kg au départ, évoluera rapidement jusqu’à atteindre 19 kg. « En six mois, la croissance a été fulgurante. Cette tumeur n'est pas classée parmi les plus graves, mais celle-ci était particulièrement agressive..." Alors que Cédric pesait 65kg, le liposarcome a pris des proportions très impressionnantes : "J'étais déjà père de 4 garçons... je peux plaisanter avec l'impression d'avoir vécu tous les affres de la maternité !!"

Refuser la posture de victime
Le livre, rédigé à partir de notes prises au jour le jour, adopte un ton factuel et dépouillé. "C’est la seule période de ma vie où j’ai tenu un journal", confie-t-il. Ecrire pour tenir ? "En quelque sorte. Je pensais que cette histoire valait d'être écrite. Ça m'a aidé à prendre du recul." L’objectif n’est pas de susciter la pitié, mais de transmettre une expérience. Dès les premiers jours, il refuse de se projeter dans une issue fatale. Avec ses enfants, il dédramatise : ils parlent d’un "alien" caché dans son ventre et à qui il faut botter les fesses ! Une manière de préserver leur équilibre, et de garder la maladie à distance.
Cédric évite la posture du "patient". Il reste en tenue de ville dès que possible à l’hôpital, il s’offre des parenthèses de plaisir, y compris des vacances pendant le traitement. "Le plaisir efface la douleur. Se concentrer sur le souffle m’aidait à faire abstraction", raconte-t-il. Bien sûr, il y a eu des moments de révolte, de fatigue, de souffrance morale. Mais ils n’étaient, selon lui, que des incidents de parcours. "On a tous nos vulnérabilités, mais l’important, c’est de ne pas s’y installer."

Un message de résistance, simple et universel
S’il reconnaît le rôle déterminant de l’équipe médicale – et en particulier de son chirurgien – il insiste aussi sur l’attitude du patient : « On n’est pas condamné à subir. On peut choisir de résister, de se battre, d’agir. » Le livre porte ce message avec force, sans jamais se poser en modèle. Il ne s’agit pas de donner une leçon, mais de dire que la guérison, même dans des cas extrêmes, peut être une réalité.
Aujourd’hui, Cédric Gonon va bien. Il a repris son activité de juriste. Sa philosophie de vie est restée la même : avancer, jour après jour. Avec plus de recul, sans illusions, mais toujours avec la volonté d’agir. « Le carpe diem a toujours eu du sens pour moi. Ce que j’ai vécu ne fait que le renforcer. »

🎥 Retrouvez le témoignage intégral de Cédric Gonon dans l'émission "Si On Parlait"