Immersion chez les athlètes-soldats de la 27e BIM

Ils portent l’uniforme comme d'autres portent le dossard. À la 27e brigade d’infanterie de montagne, des champions du monde troquent skis, carabines ou snowboards contre treillis et fusils d’assaut. Dans cette immersion rare, des sportifs de haut niveau, membres de l’Armée des Champions, se prêtent à un entraînement grandeur nature avec les troupes de montagne. Un autre terrain d'engagement, entre performance sportive et valeurs militaires.

Sous la tarte de chasseur alpin, ce béret emblématique, ce ne sont pas des soldats comme les autres qui s’entraînent avec la 27e brigade d’infanterie de montagne, à Grenoble. Ce sont des sportifs de haut niveau, rassemblés sous la bannière de l’Armée des Champions, au sein de la Compagnie Hiver. Ils sont 50, skieurs, snowboarders, biathlètes, tous engagés dans l’armée de Terre pour pouvoir vivre de leur sport, tout en portant les couleurs de la France sur les podiums internationaux.

"Je suis devenu professionnel grâce à l’armée"
Antonin Guigonnat, champion du monde 2023 en biathlon avec l'équipe de France, est l’un d’eux. Il résume son parcours :
"J’ai rejoint l’armée après les Jeux de 2018. Avec mes premiers podiums en Coupe du Monde, j’ai pu intégrer l’équipe de France militaire de ski et devenir professionnel grâce à la solde militaire." Un choix stratégique dans un sport où vivre de sa passion sans sponsor est difficile. Avec l’armée, le salaire débute à 1 400 euros, équivalent à celui d’un militaire du même grade. En échange, l’athlète représente la France sur la neige.

"Rayonner, performer, porter haut les couleurs de la France"
"L’athlète n’est pas un soldat comme les autres", rappelle le capitaine Jérôme Guggisberg, commandant de la Compagnie Hiver.
"Il n’est pas engagé pour aller au combat. Il est là pour rayonner, performer, et porter haut les couleurs de la France et de l’Armée des Champions." Ce double engagement s’incarne dans le quotidien d’Éric Perrot, champion du monde de l’individuel en biathlon : "Je m’entraîne toute l’année avec l’équipe de France. Mon objectif, c’est de performer en Coupe du Monde."

Entre compétitions, cérémonies et avenir à construire
Ces athlètes participent aussi à des événements symboliques, comme le défilé du 14 juillet ou les Jeux Mondiaux Militaires, organisés tous les 4 ans. Mais l’armée offre aussi une stabilité rare dans le sport de haut niveau, notamment à l’heure de penser à l’après-carrière. Tessa Worley, double championne du monde de slalom géant, confie être en pleine réflexion sur sa reconversion : "L’armée est très riche à ce niveau-là, il y a tous les métiers possibles. C’est important dans cette phase de notre vie où on cherche un nouveau but, une nouvelle profession."

Objectif Milan, malgré l’uniforme
Les contrats proposés par l’armée sont de 2 ans renouvelables. Une flexibilité précieuse pour ces athlètes dont la priorité reste la compétition. À quelques mois des Jeux Olympiques de Milan 2026, ils s'entraînent dur, la flamme olympique toujours en ligne de mire, même sous l’uniforme.

➡️ Regardez le reportage vidéo de TéléGrenoble consacrée à l'Armée de Champions

 

➡️ Le champion du monde de biathlon Eric Perrot invité du JT de TéléGrenoble le 6/05/25 en treillis...