Iris Pessey, une simple traileuse... de l'extrême !

De la Pointe Percée au Grand-Bornand, la traileuse de l’extrême signe un exploit inédit raconté dans le film La Pointe Pessey, présenté aux Rencontres Ciné Montagne 2025. Une prouesse sportive, mais surtout une ode à la montagne et à l’humilité.

Une enfant des Aravis devenue légende

Originaire du Grand-Bornand, Iris Pessey a grandi les yeux tournés vers la Pointe Percée, sommet emblématique des Aravis. « Je l’ai faite pour la première fois à dix ans », confie-t-elle sur le plateau de Télégrenoble, le sourire franc mais le regard modeste. Ce massif, qu’elle appelle son “terrain de jeu”, est devenu le théâtre de son plus grand exploit : relier en courant le centre du village du Grand-Bornand à la Pointe Percée… et retour, en 3 heures 36 minutes. Un aller-retour inédit, hommes et femmes confondus, désormais inscrit dans l’histoire du skyrunning sous le nom de “Pointe Pessey”.

Une performance hors norme, un film tout en humilité

L’exploit d’Iris a inspiré un film éponyme, La Pointe Pessey, réalisé par son ami Alexandre Chambet et narré par son frère jumeau. Le projet, né presque par hasard, sans sponsors ni budget initial, s’est transformé en un documentaire sensible, à l’image de son héroïne : simple, sincère et inspirante. « À la base, je voulais juste aller courir au sommet et revenir », explique Iris. « Et puis Alexandre m’a proposé de filmer. » Le résultat ? Un film qui ne cherche pas à glorifier la performance, mais à comprendre ce qui pousse à se dépasser, à rendre hommage à la beauté du geste, du territoire et du lien humain.

L’art de maîtriser le risque

Discipline exigeante s’il en est, le skyrunning — ces courses qui longent les crêtes — demande autant de technique que de sang-froid. Mais Iris, loin de l’image de la tête brûlée, évoque au contraire une approche lucide du danger : « Si j’ai peur, je ralentis. Quand ça va bien, je déroule. » Pour elle, la clé est la maîtrise : connaître la montagne, savoir dire non, faire demi-tour si les conditions se gâtent. Une philosophie héritée d’une famille de sportifs, où l’on pratique le parachutisme et la wingsuit sans jamais défier la mort, mais plutôt en repoussant les limites de la zone de confort.

Un exploit qui rassemble

Le 14 juillet 2024, jour de fête au Grand-Bornand, Iris boucle sa boucle malgré la neige, un an après une blessure à l’épaule. « Je n’étais pas remontée depuis longtemps, je ne savais pas trop à quoi m’attendre », raconte-t-elle. Grâce à la préparation minutieuse des guides et à une énergie communicative, elle signe une performance d’autant plus symbolique : un exploit collectif, partagé avec ses proches et tout un village. « Je voulais faire quelque chose chez moi, avec les gens que j’aime. »

Une femme de montagne… et d’ailleurs

Athlète de haut niveau, Iris Pessey est aussi entraîneuse de l’équipe britannique de biathlon. Un poste qui l’emmène sur les Coupes du Monde et bientôt, peut-être, aux Jeux de Milan-Cortina. « C’est important d’être aussi de l’autre côté du pas de tir », dit-elle avec malice. Globe-trotteuse, passionnée, ancrée et aérienne à la fois, Iris incarne cette génération d’aventurières modernes pour qui la montagne n’est pas un trophée, mais une compagne de vie.

Un film à découvrir

La Pointe Pessey est à retrouver dans la sélection des Rencontres Ciné Montagne 2025 qui sera diffusée le 7 décembre à 21h sur TéléGrenoble. Un film à voir absolument pour ressentir le souffle de la montagne, la force du dépassement, et la simplicité désarmante d’une femme qui, sans le vouloir, a donné son nom à un sommet.

 

🎥 Ses confidences en intégralité sont à retrouver dans l'émission "Le +"