Jeunesse - Police - Justice : une rencontre pour renouer le dialogue à Grenoble
Mardi 9 décembre 2025, la Salle Olivier Messiaen de Grenoble a accueilli la seconde séquence de la journée « Jeunesse – Police – Justice », organisée par la MJC Allobroges et ses partenaires. Près de 180 lycéens des établissements Emmanuel Mounier, Pablo Neruda et Stendhal ont participé à cet événement destiné à ouvrir un espace de dialogue entre jeunes, magistrats, police, acteurs associatifs et culturels.
Une après-midi d’échanges pour dépasser les représentations
Animée par Me Leïla Bensaloudj, avocate au barreau de Grenoble, la table-ronde réunissait Youssef Badr, magistrat et président de l’association La Courte Échelle, Hanane Bakioui, commissaire de police, Farid Benlagha, producteur de la comédie musicale La Haine, ainsi que Hadjira Fellague, présidente de l’association RedOne.
Une préparation longue et impliquante
Les lycéens ont largement contribué à nourrir la discussion. Depuis plusieurs semaines, ils avaient travaillé sur Une justice pour les mille visages, l’ouvrage de Youssef Badr. « Ça fait un mois qu’on prépare cette journée. On a dû lire le livre, regarder des interviews, chercher des questions et choisir les plus pertinentes », explique Nolwenn, élève du lycée Mounier.
Shekina confirme cette implication : « Mon livre était rempli de post-it à la fin. Ça m’a permis d’avoir un avis concret et pas mal de questions. »
Pour beaucoup, cette préparation a aussi été l’occasion de découvrir des thématiques nouvelles, comme le raconte Shekina : « Je ne connaissais pas du tout La Haine, j’ai découvert le film et j’ai trouvé ça vraiment intéressant. »
Justice et police : ouvrir les portes des institutions
L’un des objectifs affichés de la rencontre était de démystifier les institutions judiciaires et policières.
Pour Youssef Badr, cette démarche est essentielle :
« C’est hyper important de venir dire aux jeunes que la justice n’est pas un milieu fermé. Elle leur est ouverte, quelle que soit leur origine sociale ou leur parcours. » Le magistrat explique aussi l’intérêt constant du public jeune pour ces sujets :
« La justice fascine. On a tous des idées préconçues, façonnées par les séries ou les critiques dans les médias. Les jeunes ont toujours des milliers de questions. »
La présence de la commissaire Hanane Bakioui a particulièrement marqué les élèves.
« C’est super rare d’avoir une commissaire de police dans une conférence. Ça donne un autre point de vue, surtout à une époque où la police est beaucoup remise en question », observe Nolwenn. Certains lycéens ont même regretté de ne pas avoir pu poser toutes leurs questions, comme Lionel :
« Je voulais lui demander si, selon elle, on pouvait changer la manière de parler des violences policières, légitimes ou pas légitimes. Mais je n’ai pas eu le temps. »
Des messages d’espoir et de possibilités
Au-delà des échanges institutionnels, la rencontre a porté un message d’encouragement porté par les intervenants comme par les organisateurs. Pour Saliha Boudjadi, coordinatrice du projet :
« Il y a un rejet mutuel entre une partie de la jeunesse et la police. Mais on voulait montrer qu’il existe des possibilités, qu’il faut aller vers l’autre et chercher sa victoire. Aujourd’hui, j’ai vu beaucoup de sourires et de l’espoir. »
Cette idée d’accessibilité et d’ascension sociale résonne avec les propos de Youssef Badr, qui insiste sur la solidarité :
« Vous pouvez avoir un avenir exigeant mais riche dans les métiers de la justice. Ne laissez personne vous dire que ce n’est pas pour vous. »
Une dynamique collective en construction
Pour la MJC Allobroges, cette journée s’inscrit dans un cycle de réflexion engagé depuis plus d’un an.
« On travaille sur les problématiques des jeunes avec différents partenaires. Après les phénomènes de gang puis les fake news, aujourd’hui, on aborde police-justice. L’objectif est de permettre aux jeunes de réfléchir autour d’eux-mêmes », explique Waleb Kismoune, président de la MJC.
Il se félicite également de l’ampleur de l’événement :
« On a réuni 150 jeunes le matin et 180 l’après-midi. Les enseignants ont fait un travail extraordinaire. »
Pour beaucoup d’élèves, cette journée est venue contredire les discours pessimistes souvent portés sur la jeunesse.
Comme le résume Djibril, lycéen à Mounier :
« Les adultes pensent que les jeunes sont en perdition. Mais on montre qu’on peut avoir un avenir professionnel et qu’il y a de l’espoir. »
Fil info
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