La centrale hydroélectrique de la Sarenne inaugurée... après 24 ans de combat !
Mardi 9 septembre, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) a célébré l’inauguration de la centrale hydroélectrique de la Sarenne avec les élus et la population. Ce projet, démarré sur le papier en 2001 et longtemps retardé par les aléas administratifs, financiers et sanitaires, marque une étape majeure pour l’Oisans, bassin historique de l’hydroélectricité en France.
Un projet symbole de l’Oisans, territoire de l’hydroélectricité
La centrale exploite une chute de 735 mètres, avec une puissance installée de 11 MW et une production annuelle estimée à 36 GWh, soit l’équivalent de la consommation électrique de 16 000 habitants. Son tracé a nécessité le creusement d’une galerie souterraine de 3,6 km, la construction d’un puits de près de 90 m et d’un barrage entre Huez et La Garde-en-Oisans. Située dans le premier département producteur d’hydroélectricité de France, l’installation s’inscrit dans la longue tradition énergétique de l’Isère, qui alimente depuis plus d’un siècle les besoins nationaux en électricité renouvelable.
Vingt-quatre ans d’attente et de rebondissements
L’idée d’exploiter l’eau de la Sarenne remonte aux années 1920, mais ce n’est qu’en 2001 qu’une concession a été accordée. Les premières études ont démarré sous l’impulsion du maire de La Garde-en-Oisans, Pierre Gandit, qui en fit une priorité pour redresser les finances de cette petite commune. « J'ai été éduqué dans l'idée que l'hydroéléctricité était un facteur d’indépendance de la France ! Je n'ai cessé d'y croire pendant ces 24 dernières années, car c'était selon moi une affaire d'intérêt général et communal. C’est aujourd'hui l'aboutissement d’un rêve qui a failli cent fois tourner au cauchemar. Mais nous avons tenu bon parce que ce projet était vital pour l’avenir de notre commune. »
Après une enquête publique favorable en 2012 et l’arrivée de la CNR en 2015, le projet semblait enfin sur les rails lorsque la pandémie de 2020 l’a stoppé net. « La CNR m’a annoncé en décembre 2020 l’abandon du chantier. C’était un moment très difficile, j'ai parfois perdu courage, mais nous avons finalement refusé de baisser les bras », raconte Pierre Gandit. L’extension exceptionnelle de la concession à 40 ans a permis de relancer le projet en 2021.
Un chantier technique et humain hors norme
Le creusement de la galerie et l’installation du tunnelier ont marqué les esprits... jusqu’à la jonction spectaculaire du 9 juin 2022, date à laquelle le percement a relié la prise d’eau aux Grands Taillis à la future centrale en contrebas.
Les essais menés à l’automne 2024 ont été concluants, et la centrale produit de l’électricité depuis le 1er janvier 2025. « Ce projet a (...) traversé les doutes de toute une génération, mais il est enfin là, et il produira une fois et demie la consommation ordinaire de l’Oisans », a conclu le maire, forcément très ému.
Un atout stratégique pour l’avenir
Au-delà de la symbolique, cette réalisation apporte des retombées économiques directes pour les trois communes concernées et s’inscrit dans la stratégie de transition énergétique nationale. Pour La Garde-en-Oisans, elle garantit désormais des ressources fiscales stables et un levier de développement inédit.
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