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Les gueules noires en pleine lumière : hommage à la mémoire minière de la Matheysine
Les gueules noires en pleine lumière : hommage à la mémoire minière de la Matheysine
Les gueules noires en pleine lumière : hommage à la mémoire minière de la Matheysine
06/08/2025 - 08:00

Les gueules noires en pleine lumière : hommage à la mémoire minière de la Matheysine

MEMOIRE - Dans les profondeurs de la Matheysine, les mineurs extrayaient l’anthracite dans l’obscurité. Aujourd’hui, leur mémoire brille en plein jour. Le musée de la Mine Image, à La Motte-d’Aveillans, témoigne de ce passé industriel. Rencontre avec Marc Guillot, président de l’association qui fait vivre ce lieu chargé d’histoire.

Un musée dans une ancienne mine de montagne
Il s’enracine dans le charbon : l’anthracite repose encore sous ses fondations. Le musée de la Mine Image, qui se dresse à La Motte-d’Aveillans, au cœur du massif du Sénépi, offre une plongée dans l’histoire industrielle du territoire.
« On a ici une mine de montagne, ce qui la rend très différente des mines du Nord. On y accède à l’horizontale, et non par un puits vertical, ce qui permet une expérience immersive unique », explique Marc Guillot. Les visiteurs peuvent ainsi parcourir les galeries authentiques, découvrir les conditions de travail éprouvantes des mineurs et mieux comprendre la géologie complexe du site.

L’anthracite, le diamant noir de la Matheysine
Le charbon extrait ici, l’anthracite, est une richesse rare. « On l’appelle le diamant de la Matheysine », souligne Marc Guillot. Avec une concentration en carbone comprise entre 96 et 98 %, il possède un pouvoir calorifique exceptionnel… à tel point qu’il faisait fondre les poêles des premiers utilisateurs.
C’est à La Motte-d’Aveillans qu’une entreprise locale a su mettre au point un poêle adapté à cette matière énergétique noble, qui servait non seulement à chauffer, mais il était également employé comme matière première dans d’autres industries.

Une industrie organisée… par Napoléon
L’exploitation de la mine ne s’est pas faite sans encadrement. C’est Napoléon lui-même qui mit en place le système des concessions minières. « Il fallait réguler une exploitation anarchique, parfois dangereuse », explique Marc Guillot. Pendant deux siècles, la mine devient le cœur battant de la Matheysine : jusqu’à 2200 tonnes de charbon extraites chaque jour, 1400 mineurs travaillant en 3 postes quotidiens, et un territoire entier qui vit au rythme de cette mono-industrie.

Un territoire forgé par la solidarité
Dans les galeries sombres, les mineurs ont tissé des liens forts. « La solidarité et l’entraide étaient une nécessité », rappelle Marc Guillot. Une véritable société souterraine s’est organisée autour du travail, intégrant Italiens, Polonais puis Turcs venus prêter main forte dans ces conditions extrêmes.
La Compagnie des mines a aussi joué un rôle social majeur, typique de l’industrie paternaliste de l’époque : logement, soins, organisation des loisirs… Des acquis sociaux notables, pérennisés après la nationalisation de l’exploitation au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

De l’exploitation à la transmission
La fermeture progressive des mines débute dans les années 1980 pour s’achever en 1997. Un véritable traumatisme pour le territoire. Pour préserver cette mémoire, le musée de la Mine Image a vu le jour, grâce à une association de passionnés, soutenue par les collectivités mais gérée au quotidien par des bénévoles.
Aujourd’hui, ce sont des guides formés qui transmettent l’histoire des mineurs, dans une mise en scène émouvante et fidèle, entre récits humains et immersion sensorielle. « Entrer dans ces galeries, c’est ressentir cette histoire, c’est écouter ces voix, c’est toucher du doigt un passé encore vibrant », confie Marc Guillot.

Le petit train de la Mure, vecteur de mémoire et d’avenir
Impossible d’évoquer la mine sans parler du mythique petit train de la Mure. D’abord construit pour transporter le charbon, il sert aujourd’hui à faire découvrir le territoire aux touristes. Immobilisé plus de dix ans suite à un éboulement, il circule à nouveau grâce à la ténacité des bénévoles et du soutien des institutions locales.
« Le train était indispensable à l’essor industriel. Il l’est tout autant pour le développement touristique de demain », affirme Marc Guillot. Car la Matheysine regarde désormais vers l’avenir, misant sur ses paysages préservés, ses musées, ses sentiers et ses événements comme le Trail des Passerelles, qui traverse les anciennes galeries minières - Le Petit Train de La Mure est resté à quai raison d'un problème technique, tout le mois de juillet 2025, la date de réouverture n'a pas été annoncée.

Un musée pour ne pas oublier
Pourquoi "Mine Image" ? « Parce que, lorsque l’association s’est créée, on voulait rendre hommage sans entrer en conflit avec les derniers mineurs encore en activité à Susville. Nous étions une image de la mine, une représentation de ce qu’elle avait été », explique Marc Guillot.
Une image plus que jamais vivante, grâce à l’engagement de toute une équipe et à la volonté de transmettre cette mémoire précieuse par-delà les générations.

Avant votre visite, retrouvez Marc Guillot pour en savoir plus, sur le plateau de Si On Parlait le 4 avril 2025 :

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