Lucie Favier, floricultrice : du local au bocal !
Lucie vous fait une fleur : vous permettre d'offrir des bouquets tout beaux, tout bio ! Au pied de la Chartreuse, sur les hauteurs de Biviers, la jeune femme cultive sa passion des fleurs autrement : locales, bio, de saison, et en harmonie avec la biodiversité. À travers sa ferme florale, cette trentenaire passionnée trace un nouveau sillon dans l’univers très mondialisé des fleurs coupées. Rencontre.
Une fleur coupée… mais vivante !
C’est avec un bouquet à la main et un sourire franc que Lucie Favier, jeune floricultrice iséroise, a illuminé le plateau de Si On Parlait sur Télégrenoble. Son projet ? Une ferme florale indépendante, perchée au pied de la Chartreuse, où elle cultive elle-même ses fleurs de A à Z, sans intrants chimiques ni intermédiaires. « On dit souvent qu'une fleur coupée, c'est triste parce que ça meurt… Mais pour moi, c’est justement ce qui fait sa beauté. C’est un objet éphémère, fragile, qui oblige à ralentir. Dans un monde qui va trop vite, c’est presque un luxe », explique-t-elle avec philosophie.
Une ferme florale, c’est quoi au juste ?
Le terme "ferme florale", encore peu connu en France, vient d’un mouvement initié en Amérique du Nord. Contrairement aux exploitations horticoles industrielles, ici, tout est fait sur petite surface, en agriculture biologique, dans le respect des saisons. « Je sème, je bouture, je récolte, je compose… et je livre aussi ! », sourit Lucie, qui gère seule chaque étape. Sur huit mois de l’année, elle cultive près de 60 variétés de fleurs, toutes adaptées au climat local. « Quand on m’a dit qu’il faisait trop froid pour des fleurs en Isère, j’ai pensé à mes collègues québécoises. Si elles y arrivent là-bas, je peux le faire ici ! »
Son terrain, situé en altitude, offre un microclimat précieux. « Après les épisodes de canicule, j’ai eu la chance de bénéficier d’un peu de fraîcheur, grâce à l’exposition de mon terrain contre la falaise. »
Fleurs responsables contre fleurs jetables
Face à un marché globalisé dominé par l’importation (80 % des fleurs coupées vendues en France viennent de l’étranger), le modèle de Lucie fait figure d’exception… mais aussi d’espoir. Une enquête de Que Choisir a révélé que 100 % des fleurs de la Saint-Valentin testées étaient contaminées par des pesticides interdits en Europe. « C’est polluant, c’est dangereux pour les fleuristes, et souvent produit dans des conditions humaines désastreuses », alerte-t-elle.
Avec sa démarche, Lucie remet du sens dans un geste devenu mécanique. Elle milite pour une traçabilité des fleurs, un retour au local, et surtout une réhabilitation du plaisir d’offrir… sans nuire.
Un refuge pour les insectes (et les humains)
Sur ses terres, pas de ruche industrielle mais une multitude d’abeilles sauvages et insectes pollinisateurs, qu’elle prend soin d’observer et de protéger. « Je ne suis pas entomologiste, mais je passe des heures à les regarder. C’est un indicateur hyper fiable : s’il y a de la vie, c’est que le sol est sain. » Elle collabore notamment avec la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) pour préserver l’équilibre écologique de sa parcelle.
Des bouquets sur abonnement… ou chez les fleuristes locaux
Pas de boutique, pas de click & collect express : Lucie n’est pas fleuriste mais floricultrice. Ses fleurs sont disponibles via un système d’abonnement type AMAP (un bouquet par mois pendant la saison), ou chez des fleuristes partenaires à Grenoble.
« Je demande au moins 48h pour une commande. Ce n’est pas de la vente au détail, c’est de l’agriculture. Chaque tige est récoltée au bon moment, en fonction de sa maturité. » Et pour ceux qui veulent une touche florale dans leur assiette, 50 % de ses fleurs sont comestibles. « C’est plus pour le visuel que pour le goût, mais ça plaît beaucoup aux chefs. Certains me contactent ponctuellement pour des événements ou des essais. »
Fleurs pour tous — y compris les hommes !
Lucie aime aussi bousculer les idées reçues. « On offre rarement des fleurs aux hommes. Souvent, c’est seulement le jour de leur enterrement… Il faut que ça change ! » lance-t-elle, mi-amusée, mi-sérieuse. Encore en phase de développement, la ferme florale de Lucie Favier grandit doucement mais sûrement. Son modèle séduit, sa communauté s’élargit, et la demande locale suit. À l’heure où l’on cherche à consommer mieux, même dans les petits gestes, elle propose une alternative belle, durable… et inspirante.
Instagram : @lucky.fermeflorale
Retrouvez Lucie Favier dans l'émission "Si On Parlait"
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