Mirasaura grauvogeli : une étrange crête révélée grâce au Synchrotron ESRF de Grenoble
Une nouvelle espèce de reptile préhistorique dotée d’une crête spectaculaire, alternative inédite aux plumes, bouleverse les théories sur l’évolution des reptiles. Cette découverte majeure n’aurait pas été possible sans les technologies de pointe du Synchrotron Européen de Grenoble (ESRF), dont les performances uniques ont permis de percer les secrets d’un fossile minuscule vieux de 247 millions d’années.
Une percée rendue possible par le Synchrotron Européen de Grenoble
C’est à l’ESRF de Grenoble, l’une des plateformes d’imagerie par rayons X les plus avancées au monde, que le crâne minuscule de Mirasaura grauvogeli a révélé ses secrets. Découvert dans les années 1930 en Alsace et conservé au Muséum d’histoire naturelle de Stuttgart, le fossile a pu être étudié en 3D grâce à la tomographie synchrotron, une méthode non destructive qui permet de visualiser les structures internes à l’échelle micrométrique.
Sur la ligne BM18 de l’ESRF, spécialement dédiée à la paléontologie, les scientifiques ont reconstitué un crâne large, bombé, doté d’un museau étroit et sans dents, et de grandes orbites orientées vers l’avant – des caractéristiques évoquant un animal arboricole.
« Sans l’ESRF, cette étude n’aurait tout simplement pas été possible », souligne Stephan Spiekman, paléontologue au musée de Stuttgart et auteur principal de l’étude publiée dans Nature.
« Le fossile est si petit que son analyse a nécessité quatre mois de traitement de données ! »
Une alternative aux plumes chez un reptile vieux de 247 millions d’années
Mirasaura grauvogeli, du nom de son découvreur Louis Grauvogel, représente un reptile datant du Trias (il y a 247 millions d’années). Ce membre du groupe des drepanosaures se distingue par une crête dorsale unique composée d’appendices cutanés complexes, visuellement proches de plumes, sans toutefois en partager la structure ramifiée.
« Ces excroissances ne sont ni des poils ni des plumes, mais une structure intermédiaire évoluée de manière indépendante », explique Kathleen Dollman, scientifique à l’ESRF.
Cette découverte bouleverse les théories établies sur l’origine des structures cutanées chez les reptiles et les oiseaux. Jusqu’ici, la complexité de telles excroissances était principalement associée aux dinosaures à plumes ou aux oiseaux modernes. Mirasaura, plus ancien que les dinosaures, démontre que des adaptations similaires ont pu émerger bien plus tôt dans l’évolution.
Un nouveau chapitre dans l’histoire de l’évolution
Depuis les années 1990, la paléontologie a été profondément transformée par la découverte de dinosaures à plumes en Chine, remettant en cause la séparation rigide entre reptiles et oiseaux. Mirasaura s’inscrit dans cette dynamique en prouvant que des structures similaires ont pu se développer de manière indépendante, dès le Trias, dans des lignées éloignées des dinosaures.
Les hypothèses issues de l’imagerie ESRF suggèrent que le crâne bombé de Mirasaura qui présente une fontanelle, appartenait à un spécimen juvénile, vivant probablement dans les arbres, utilisant son museau allongé pour extraire des insectes. Comme c'est le cas pour de nombreux groupes de reptiles disparus, il avait également des dents sur le palais. Sa crête dorsale, probablement utilisée pour communiquer ou séduire, marque une innovation évolutive surprenante.
« Mirasaura nous montre que l’évolution biologique est bien plus créative et diversifiée que nous ne le pensions », conclut Rainer Schoch, directeur du département de paléontologie du Musée de Stuttgart.
L'ESRF : un outil scientifique stratégique pour la paléontologie moderne
Cette avancée spectaculaire témoigne du rôle crucial joué par le Synchrotron Européen de Grenoble (ESRF) dans les grandes découvertes scientifiques. Son faisceau de lumière X ultra-précis, capable d’analyser sans détruire les échantillons les plus délicats, en fait un instrument unique au monde, particulièrement en paléontologie.
« L’ESRF permet d’observer l’invisible. Pour des fossiles aussi rares et petits que celui de Mirasaura, aucun autre outil ne peut rivaliser en précision », insiste Kathleen Dollman.
crédit photo : Gabriel Ugueto
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