Suppression de 2 jours de congés : les premières réactions des Isérois

L'annonce de François Bayrou ce mardi en a surpris plus d'un. Le Premier Ministre propose de supprimer deux jours fériés pour faire faire des économies au budget de l'Etat. Si on se fie aux premières réactions recueillies auprès des isérois, la mesure est loin de faire l'unanimité. Très loin même...

« On va finir en burn-out collectif »
« Supprimer des jours de repos alors qu’on est déjà à bout ? » s'interroge Sophie, aide-soignante au CHU de Grenoble. « Ce qu’il faut, c’est plus d’équilibre entre travail et bien-être. On va finir en burn-out collectif si on continue comme ça. » Les deux jours ciblés par le gouvernement sont le lundi de Pâques et le 8 mai. « L'année où l'on célèbre les 80 ans de la Libération de la France c'est un beau symbole » s'amuse Jean-Pierre, retraité depuis cette année.

« Les gens ne sont pas des machines »
« D’un point de vue économique, je comprends l’idée » analyse Cédric, ingénieur chez ST Micro à Crolles, une usine qui fonctionne en 3/8. « Mais les gens ne sont pas des machines. Deux jours de repos en moins, ça risque d’impacter la productivité plutôt que de l’améliorer. » Cette décision peut également impacter le secteur du tourisme. « Le Lundi de Pâques et le 8 mai sont deux jours fériés qui permettent de faire le pont » rappelle Clément qui gère un gîte dans le Vercors drômois. « Beaucoup de personnes en profitent pour partir en week-end prolongé sur ces périodes. C'est important pour le chiffre d'affaires en début de saison et ce serait un manque à gagner préjudiciable pour mon activité. »

« Après les retraites, c'est le pompon ! »
Du côté de la fonction publique, si on se fie aux premières réactions des syndicats, on voit mal comment l'idée peut passer. « Après la réforme des retraites qui nous obligent à travailler plus longtemps, là c'est le ponpon ! » commente laconiquement Anne, enseignante en collège dans le Grésivaudan. « Je vois mal les enseignants accepter cette mesure. Ce ne sont pas aux fonctionnaires de payer les erreurs des gouvernements passés. » Même son de cloche du côté d'Adrien, qui travaille pourtant à son compte en tant qu'architecte : « Je ne vois pas ce que deux jours de congés en moins vont changer pour l'économie française. Par contre je vois bien le mécontentement que cela va susciter. »

Un coup pour voir ?
Si le Premier Ministre a lancé cette idée, comme un pêcheur lance un hameçon pour voir si ça mord, il risque de changer assez vite de stratégie. Si par contre, il compte vraiment appliquer cette mesure, il y a de grande chance qu'il remette les Français dans la rue rapidement. Et il y a fort à parier qu'ils n'auront pas besoin d'attendre un jour férié pour se mobiliser...