Surpopulation carcérale, c'est chaud à Varces !
La situation au centre pénitentiaire de Varces est désormais qualifiée de « scandaleuse » par Maître Jean-Yves Balestas, président de l’association Ajhiralp. Le nouveau procureur de Grenoble Étienne Manteaux l’a reconnu lors de son installation officielle : « Le centre pénitentiaire de Varces connaît une surpopulation catastrophique. »
Une prison calibrée pour 232 détenus… qui en héberge 415
Fin juin, l’établissement accueillait 415 détenus pour seulement 232 cellules. Le quartier des majeurs affiche un taux d’occupation de 194 %, avec 23 détenus dormant sur des matelas au sol. En 2023, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) alertait déjà sur les conditions « indignes » de Varces. Le taux d’occupation du quartier maison d’arrêt y était alors de 150 %... contre plus de 180 % aujourd’hui.
Un climat de tensions permanent
Avec trois détenus dans des cellules de 9 m², (8,80 m2 exactement) la promiscuité devient difficilement gérable. Le personnel doit composer avec les risques de conflits, les rivalités extérieures, les statuts pénaux, l’âge ou encore les affinités entre détenus. « Toute la vie de l’établissement est impactée : la production de repas, l’organisation des activités, les soins… », alerte le directeur Patrick Malle. « Nous ne sommes pas calibrés pour autant de personnes détenues. »
Des enjeux sanitaires et humains urgents
Déjà insupportables en temps normal, les conditions de détention empirent avec la chaleur. Les cellules ne sont pas climatisées, a rappelé sur TéléGrenoble le procureur général près la Cour d’appel de Grenoble, Christophe Barret. « Seuls quelques espaces communs le sont », précise-t-il. La situation à Varces n'est pas unique : « Sur l'ensemble de 4 établissements du ressort de la Cour d'Appel, (Varces, Gap, Valence, St-Quentin-Fallavier) nous sommes à 1777 détenus. Et au niveau national au 1er juin, nous avions hélas battu un nouveau record avec plus de 84 400 détenus. Il y a un an, il y en avait 7000 de moins. »
L’absence de climatisation, couplée à une promiscuité extrême, pose clairement la question du respect des droits fondamentaux en détention. À l’heure où les records de température tombent les uns après les autres, la situation dans les prisons devient un enjeu sanitaire et humain de premier plan.
Des incarcérations ciblées sur les profils les plus graves
Lors de son audience d’installation le 20 juin dernier, le nouveau procureur Étienne Manteaux a acté un changement d’approche : seuls les trafiquants de stupéfiants, les auteurs de violences importantes et les porteurs d’armes à feu feront désormais systématiquement l’objet de demandes d’incarcération. En cause, une explosion du nombre de condamnations à la prison et de leur durée — passée de 8,1 mois en 2015 à 10,4 mois en 2025 — qui accentue la pression sur un établissement déjà saturé.
Des travaux, mais pas de reconstruction
Estimée à une douzaine de millions d’euros, la rénovation du site de Varces comprendra notamment l’isolation du bâtiment et la réfection complète des cellules. Les travaux doivent débuter fin 2026, pour une durée de 18 à 36 mois. Deux cellules sont actuellement en cours de rénovation test, avec un objectif d’amélioration du confort et de la ventilation. 10 à 15 cellules supplémentaires seront créées grâce à un changement d’affectation de locaux. D’autres équipements clés seront rénovés : la cour de promenade du quartier disciplinaire, régulièrement critiquée, ainsi que la cuisine, qui deviendra un lieu de formation dans le cadre d’une structure d’insertion. Les salles dédiées à l’enseignement et à la formation professionnelle seront, elles, doublées dans les prochains mois.
Alternatives à la détention : priorité aux TIG
Pour les délits moins graves, comme la délinquance routière, le procureur incite les magistrats à privilégier les alternatives à la détention, en particulier le travail d’intérêt général (TIG). L’objectif est clair : doubler le nombre de TIG prononcés d’ici 2026. « Nous disposons en Isère de plus de postes de TIG que de peines prononcées », a-t-il souligné. Christophe Barret, également présent, soutient cette orientation, appelant à des peines courtes assorties d’un suivi socio-éducatif renforcé, et à un milieu ouvert crédible. Le procureur général a suggéré au Garde de Sceaux Gérald Darmanin de transformer des hôtels en centres de détention semi-ouverts pour les condamnés à des peines légères. Une solution plus rapide et moins coûteuse que de construire des prisons in nihilo mais qui pourraient aussi heurter une partie de l’opinion publique.
➡️ Le JT du 2 juillet 2025 avec Christophe Barret, procureur général de la cour d'appel de Grenoble
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