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Un quartier en tension : la place Saint-Bruno entre centre-ville et zone de deal
01/08/2025 - 10:51

Un quartier en tension : la place Saint-Bruno entre centre-ville et zone de deal

Située au cœur du quartier Chorier‑Berriat, à proximité immédiate de la gare, la place Saint‑Bruno est traditionnellement un lieu de vie, de commerces et de marché. Elle est devenue au fil des ans un point névralgique du trafic de drogues, occasionnant une augmentation notable des épisodes de violence, notamment des fusillades en pleine journée, parfois à proximité immédiate d’enfants ou de terrasses.

Au printemps 2024, une fusillade y a fait deux blessés. L’été a été marqué par plusieurs échanges de tirs, et à l’automne, la situation s’est tendue : selon les témoignages, une forte escalade des règlements de comptes s’est engagée en lien avec des rivalités entre gangs locaux.

Les habitants disent « ça suffit » : naissance du collectif
Face à la montée des violences, un collectif d’habitants, commerçants et usagers du quartier s’est structuré fin 2023 début 2024 pour exiger des réponses concrètes des autorités locales et nationales.

Le 23 novembre 2024, environ 250 à 300 personnes - habitants, parents d’élèves, commerçants - se sont rassemblées armés de drapeaux blancs dans le square au dos de la place pour protester contre ce qu’ils qualifient d’« explosion des violences liées au trafic de drogue », et réclamer un plan d’action structuré impliquant la mairie, la préfecture et le procureur.

En décembre 2024, le collectif a adressé une lettre ouverte à la préfète de l’Isère et à Eric Piolle, le maire de Grenoble, dénonçant une situation déclarée « intolérable » et appelant à une action immédiate : renforcement des forces de l’ordre de proximité, amélioration du dialogue police‑population, soutien d’un réaménagement de la place pour la reconquérir comme espace citoyen et apaisé.

En décembre 2024, une déambulation nocturne a été organisée par le collectif avec des élus municipaux et métropolitains, afin de leur montrer directement l’ampleur des nuisances et confronter la réalité du terrain aux risques encourus par les riverains.

À l’été 2025, fruit de la mobilisation, des ateliers de réaménagement de la place ont été lancés. L’idée ? Débiter le pavé, végétaliser, ouvrir des espaces conviviaux pour favoriser une reconquête citoyenne.

Entre fatigue, attachement et détermination
Malgré les tensions, beaucoup refusent de quitter le quartier. L’attachement est fort. « C’est un quartier vivant, métissé, humain. On veut juste qu’il soit sûr », confie un commerçant. D’autres dénoncent une résignation des pouvoirs publics : « On a l’impression que parce qu’on est dans un quartier populaire, on doit tolérer ce qui est inacceptable ailleurs. »

Le collectif, désormais structuré, continue d’organiser réunions, échanges avec les élus, et actions symboliques. Il est devenu un interlocuteur incontournable sur les questions de sécurité dans l’ouest grenoblois.

Et maintenant ?
La mairie assure suivre la situation de près, tout en renvoyant partiellement la balle à l’État. La préfecture, elle, évoque un travail de fond engagé mais admet « une complexité opérationnelle ». Pendant ce temps, les riverains continuent à alerter : le trafic, lui, n’a pas disparu. « Dès que les policiers tournent le dos, ça recommence. »

À Saint-Bruno, la mobilisation citoyenne persiste. Et avec elle, l’espoir que la place redevienne un lieu de vie plutôt qu’un théâtre de guerre.

Mais la route est encore longue : les habitants restent vigilants, déterminés à défendre un quartier où ils veulent vivre sereinement, sans avoir à se résigner à l’insécurité.

 

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