Une renaissance touristique après 15 ans d’abandon
À Saint-Georges-de-Commiers, la vieille gare abandonnée depuis plus d’une décennie renaît aujourd’hui grâce à une activité inédite dans l'agglomération grenobloise : le vélorail. Une innovation touristique qui s'inscrit dans la longue histoire du célèbre petit train de La Mure, emblème du patrimoine ferroviaire de l'Isère.
Un train pas comme les autres, au cœur des Alpes
Mis en service en 1903, le train de La Mure n’était pas un train touristique à l’origine. Il s’agissait d’un train électrique à voie métrique, chargé de transporter du charbon extrait des mines de la Matheysine jusqu’à Grenoble. Premier train électrique à courant continu du monde destiné à un usage industriel, il a marqué une avancée technologique remarquable pour son époque. Il traversait des paysages spectaculaires : viaducs vertigineux, tunnels creusés à flanc de montagne, et vues imprenables sur les gorges du Drac.
Dès les années 1970, avec la fermeture progressive des mines, l’activité industrielle décline, mais le train trouve une seconde vie grâce au tourisme. Réputé pour offrir un des plus beaux parcours ferroviaires d’Europe, il attire chaque été des milliers de visiteurs curieux de découvrir les Alpes autrement.
L’éboulement de 2010 : un coup d’arrêt brutal
Mais le 26 octobre 2010, un éboulement majeur détruit une portion de voie. Le trafic est interrompu. Pendant plus de dix ans, la ligne reste à l’arrêt, et la gare de Saint-Georges-de-Commiers, point de départ historique du train, tombe dans l’oubli. De nombreuses discussions sur sa réhabilitation auront lieu, mais les projets peinent à aboutir.
Ce n’est qu’en juillet 2021 que le petit train de La Mure renaît enfin à l'initiative du Département de l'Isère, après d'importants travaux de sécurisation et une rénovation partielle du parcours. Un parcours qui se déroule désormais entre La Mure et le belvédère de Monteynard, sur la partie haute du tracé. La gare basse de Saint-Georges-de-Commiers était ainsi restée à l’écart de ce renouveau.
2025 : l’arrivée des vélorails va redonner vie à la gare
C’est donc sous une autre forme que l’ancienne gare revit aujourd’hui. En mai 2025, la commune de Saint-Georges-de-Commiers a lancé une activité de vélorail, qui permet au public de parcourir une portion désaffectée de l’ancienne voie ferrée sur des véhicules à pédales.
Accessible à tous – enfants, familles, seniors – le vélorail est conçu pour être silencieux grâce à ses roues en polyuréthane et ne demande pas d'effort : « les 22 véhicules peuvent embarquer 5 personnes et sont équipés d'une assistance électrique » explique Christophe Faivre, le gérant de l'activité. « On peut donc quasiment pédaler dans le vide et ça avance tout seul, même en montée ». Le parcours à travers la nature, emprunte plusieurs ouvrages d’art laissés par l’ancien train, notamment quatre tunnels. Après 7 kilomètres de montée, l’arrivée se fait sur un belvédère au-dessus du lac de Notre-Dame-de-Commiers, offrant un panorama spectaculaire sur le Trièves et la Matheysine. Ensuite, le vélorail fait demi-tour pour ramener tout le monde au point de départ après une descente qui peut offrir quelques sensations supplémentaires.
Un pari touristique et économique
Cette initiative, portée par Saint-Georges-de-Commiers avec le soutien de la société Ecoloisirs et de Grenoble-Alpes-Métropole, s’inscrit dans un plan global de redynamisation du quartier de la gare. Près de 200 000 euros ont été directement investis par la commune avec l'objectif de créer une nouvelle offre de loisirs durable et rentable. Les élus espèrent un retour sur investissement d’ici 10 à 15 ans, tout en attirant un public nouveau dans cette zone encore méconnue du sud grenoblois. Le prix reste abordable : 10 euros pour les enfants, 15 euros pour les adultes, pour un trajet d’environ 1h30. Une belle manière de conjuguer patrimoine, sport doux, et tourisme vert.
Plus d’informations et réservations sur le site du Vélorail des Alpes
A voir en vidéo :
- Reportage de téléGrenoble sur le Vélorail des Alpes
- Emission "Si On Parlait" avec l'association "Les rails du Drac" qui milite pour la sauvegarde du patrimoine industriel de la gare de Saint-Georges-de-Commiers
Fil info
Portes ouvertes au centre horticole
Ce samedi 10 mai, le service nature en ville de Grenoble ouvre ses portes au public. Les visiteurs sont invités à explorer les coulisses du centre horticole, ses serres et ses ateliers et participer à de nombreuses animations tout au long de la journée pour en apprendre plus sur la faune, la flore et les espaces verts grenoblois. Le célèbre paysagiste et auteur du Petit traité du jardin punck, Éric Lenoir sera présent et proposera deux déambulations sur l’avenir des parcs.
Jean Jouzel à Grenoble ce samedi
Grand spécialiste du climat, Jean Jouzel a été le premier scientifique à mettre en évidence, en 1987, l'impact de l'activité humaine sur le réchauffement climatique. Il est l'invité d'honneur de la biennale des villes en transition qui débute ce samedi à Grenoble. Il participera à une table ronde animée par la journaliste de téléGrenoble Marie-Caroline Abrial, au Palais des Sports à partir de 15h.
La Métropole va mesurer la surchauffe
Grenoble Alpes Métropole lance cette semaine une application numérique pour suivre en temps réel la surchauffe urbaine et évaluer l'impact des projets d'aménagement sur cette surchauffe afin de construire un territoire plus résilient. Trois sites ont été retenus pour cette expérimentation qui doit durer un an : le pôle de la gare d'Echirolles, le parvis en face de la patinoire Pôle Sud et la ZAC Allibert.
Un tournoi de robots Sumo ce samedi
Un tournoi de robots Sumo est organisé ce samedi 10 mai à la salle Equinoxe de La Tour-du-Pin en Isère. 33 combattants électroniques vont s'affronter avec un objectif : sortir son adversaire du ring. L'entrée est gratuite.
Paul Magnier au départ du Tour d'Italie
Le cycliste isérois Paul Magnier, originaire de Varces, prendra le départ demain du Giro avec son équipe Soudal-Quickstep. Ce sera le premier grand Tour de sa carrière. A 21 ans, celui qui avait remporté en janvier 2024 sa première course chez les professionnels fait partie des grands espoirs du cyclisme français avec déjà 6 victoires à son palmarès.