Villeneuve-de-Marc : l’agresseur présumé interpellé après un jour et demi de fuite

L'affaire a débuté mercredi après-midi à Villeneuve-de-Marc, une petite commune iséroise d'un millier d'habitants située entre Saint-Jean-de-Bournay et La-Côte-Saint-André. Alors qu'il sortait de son domicile avec son fils, le maire, Gilles Dussault, 63 ans, a été victime d’une violente agression. L’élu a été blessé après avoir reçu plusieurs coups d’un objet pointu, couteau ou tournevis, portés par un habitant de la commune qui s'est enfui avant de revenir sur les lieux en voiture, alors que son fils lui portait secours. Il aurait tenté de les percuter, avant de finir sa course contre un muret. Il aurait ensuite frappé le fils pour se dégager et s'enfuir.

Le maire, grièvement blessé au thorax a été transporté en urgence absolue à l’hôpital Édouard-Herriot de Lyon. Son état s’est depuis stabilisé. Il a pu être entendu par les enquêteurs jeudi. Ses blessures donnent lieu à une incapacité totale de travail d’une durée de quinze jours , a précisé le parquet de Vienne.

Une enquête a été ouverte pour « tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique » au préjudice du maire et « violences aggravées » contre son fils. Le parquet de Vienne a précisé que cette affaire s’inscrivait dans un contexte de « litige » portant sur des questions d’urbanisme et de travaux, opposant la municipalité et l’auteur présumé. Ce dernier était en conflit avec le maire depuis décembre 2023, à la suite de l’effondrement partiel d’un mur et d’une toiture d’un bâtiment communal sur sa propriété. Des dégâts importants auraient été constatés, à l’origine de ce différend non résolu.

Après presque 48 heures de fuite, le suspect a donc été arrêté ce vendredi matin dans un village situé à proximité de la commune, sans opposer de résistance. L’information a été annoncée sur le réseau social X par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau car depuis deux jours l'affaire était suivie au plus haut niveau de l'Etat.

Le suspect a été placé en garde à vue. Une information judiciaire doit être ouverte dans la journée par le pôle criminel du tribunal judiciaire de Grenoble, compétent pour les faits passibles de vingt ans de prison. L’enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur les circonstances précises de l’agression. L'arme utilisée n'a pour l'instant pas été retrouvée.

L'Association des Maires de l'Isère (AMI) dont le slogan est "Respect des maires, respect de la République", rappelle que c’est la cinquième agression physique d'un élu en exercice dans le département depuis l'élection municipale de 2020 en précisant que cette fois, la gravité des blessures a franchi un nouveau cap. Son président, Daniel Vitte, a annoncé que l’association se constituera partie civile dans cette affaire, telle que la loi le permet, le maire étant l’un des principaux garants du « vivre ensemble ».