Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour : "Plus les années passent, plus ma performance paraît exceptionnelle"
Cinquante ans après sa première victoire sur le Tour de France, le Grenoblois Bernard Thévenet reste une figure incontournable du cyclisme français. Dans un pays en mal de victoires dans les grands tours depuis Bernard Hinault en 1985, ses exploits prennent une résonance nouvelle. Il nous fait ses confidences à la veille de l'étape iséroise, au départ de Vif.
Un champion toujours plus populaire !
Il a gagné le Tour de France en 1975, en mettant fin à la domination d’Eddy Merckx, puis récidivé en 1977. Un demi-siècle plus tard, Bernard Thévenet n’a rien perdu de sa notoriété, au contraire. Il reste l’un des rares anciens vainqueurs du Tour que les supporters abordent encore spontanément.
« Les gens viennent me voir, ils veulent une photo, un mot, un souvenir. Aujourd’hui, ce sont surtout des selfies, mais l’enthousiasme est le même », constate-t-il. Une reconnaissance toujours forte, et même croissante avec le temps.
Des victoires qui prennent de la valeur
Dans les années 1970, voir un Français gagner le Tour n’avait rien d’exceptionnel : entre 1975 et 1985, neuf éditions sur dix sont remportées par des coureurs tricolores. Mais depuis la victoire de Bernard Hinault en 1985, la France attend toujours.
« À l’époque, on trouvait ça normal qu'un Français gagne le Tour ! Aujourd’hui, mes deux victoires sont perçues comme des exploits, on mesure davantage ce que ça représente. Ça a pris une autre dimension, on se rend beaucoup plus compte de la difficulté de remporter une telle épreuve ! »
Parmi les anciens vainqueurs français encore en vie, ils ne sont plus que trois : Thévenet, Hinault et Lucien Aimar.
Une culture du sport à reconstruire ?
Pourquoi ce long passage à vide ? Pour Thévenet, le problème n’est pas dans les équipes professionnelles : « Nous avons de très bonnes structures, avec des entraîneurs compétents. Ce n’est pas là que ça bloque. »
Le cœur du sujet, selon lui, pourrait se situer bien en amont. « Tout commence à l’école. J’ai des petits-enfants, ils font un peu de sport, et une fois le cours terminé, tout s’arrête. On ne leur donne pas vraiment le goût du sport. Or c’est un formidable outil d’épanouissement, de respect, de progression. »
Un état d’esprit plus développé dans d’autres pays européens, où les enfants sont davantage encouragés à pratiquer à l'école et en dehors du cadre scolaire.
Des espoirs, mais pas encore de successeur
La France a-t-elle un futur vainqueur en vue ? « Kévin Vauquelin a bien progressé, mais il reste encore loin des tout premiers du classement général », analyse Thévenet. « On parle beaucoup de Paul Seixas, qui a des grandes qualités, mais il ne sera sans doute pas prêt pour gagner un grand tour d’ici quatre ans. »
Bernard Thévenet, 76 ans, natif de Saône-et-Loire mais installé dans la région grenobloise depuis près de 50 ans, est l’un des derniers acteurs d’une époque où la France dominait le cyclisme mondial. Un demi-siècle après sa première victoire, son palmarès continue d’inspirer.
Retrouvez-le ici, sur le plateau du Sport Express avant son départ pour le Tour de France :
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