Incendie à Hoche : Un acte criminel qui pourrait être également antisémite

"Un acte criminel mais pas forcément antisémite !" C'est ce que pense Victor Lahiany, quatre jours après l'incendie de son appartement dans le quartier Hoche à Grenoble. Une version qui n'est pas confirmée pour l'instant par la justice.

Le rabbin grenoblois s'est confié au Dauphiné Libéré ce mercredi. Il affirme que plusieurs témoins ont vu "deux ou trois jeunes jeter quelque chose dans le jardin avant que le feu ne prenne." Le quartier Hoche est gangréné depuis plusieurs années par le trafic de drogue et les dealers ont pignon sur rue. Pour autant Victor Lahiany estime n'avoir de problèmes avec personne dans cet immeuble où il vit avec sa famille depuis plus de 40 ans : "Pas même avec les dealers !"

Pour le procureur de la République de Grenoble, "la piste de l'incendie volontaire est privilégiée". La police scientifique a procédé à de nombreux prélèvements pour essayer de déterminer l'origine du sinistre et les premières analyses font apparaître la trace d'accélérant de combustibles. A ce stade aucune revendication antisémite a eu lieu précise le parquet. Eric Hattab, le président du Crif de Grenoble (Conseil représentatif des institutions juives de France) estime de son côté « qu'il y a une forte présomption d’acte antisémite ».

Victor Lahiany, qui dirige avec sa femme une école privée juive à Grenoble depuis 1980, n'a pas reçu de menace explicite mais déplore ces derniers temps quelques insultes dans la rue. "On a même crevé les pneus de ma voiture à deux reprises il y a environ deux mois" précise-t-il au Dauphiné Libéré, sans vouloir pour autant tirer des conclusions hâtives. En attendant les résultats de l'enquête, il a déposé plainte contre X. Sa famille devrait être relogée rapidement par le bailleur social Actis.