Municipales 2026 : Alain Carignon inaugure son local de campagne en fanfare

Ce vendredi soir, Alain Carignon a inauguré son local de campagne « Réconcilier Grenoble, la factory », situé au croisement du cours Jean Jaurès et de l’avenue Alsace-Lorraine, en plein centre-ville. L’inauguration a pris des allures de meeting politique, rassemblant plusieurs centaines de sympathisants devant une estrade installée sur le trottoir.

Des opposants rappellent sa condamnation

En face, quelques dizaines de manifestants dénonçant sa candidature brandissaient des pancartes et slogans rappelant sa condamnation pour « corruption » quand il était maire de la ville. Le face-à-face, parfois tendu, a duré environ une heure et a entraîné des perturbations de la circulation automobile et des tramways à cet carrefour très fréquenté.

Reprendre la mairie 30 ans après

A 76 ans, Alain Carignon va-t-il réussir le dernier défi de sa vie politique : reprendre la mairie, trente ans après avoir quitté ses fonctions ? Le début de campagne chaotique de la majorité sortante peut lui laisser quelques espoirs. En vieux briscard de la politique, il mène une campagne de rassemblement plutôt efficace en se concentrant sur quelques priorités : sécurité, propreté, qualité de vie et attractivité commerciale : « On doit pourvoir construire une ville qui au fond retrouve les objectifs initiaux d'Eric Piolle : une ville apaisée qui se prépare au réchauffement climatique. Malheureusement ces objectifs ont été trahis par un dogmatisme et un sectarisme qui ont provoqué beaucoup de déception chez les Grenoblois. »

Un QG de campagne pas choisi au hasard

Ancien ministre de la communication, Alain Carignon maitrise ce domaine à la perfection. Le choix de son local de campagne en témoigne. Il y a douze ans, alors qu'il n'était qu'un simple candidat à la mairie de Grenoble, Eric Piolle utilisait le café en bas de chez lui comme QG officieux. Situé au 26 de l'avenue Alsace-Lorraine, le bar « Le France » a depuis fermé ses portes. Le lieu avait été convoité un temps par KFC mais la mairie de Grenoble s'était opposée à l'arrivée en centre-ville de l'enseigne de restauration rapide lui reprochant notamment d'encourager l'élevage intensif de volailles. Vide de tout occupant, le local a donc été choisi par Alain Carignon pour y installer son QG de campagne, officiel cette fois.

Des ralliements de gauche qui questionnent

Et l'ancien maire de Grenoble a semble-t-il l'intention de continuer à marcher sur les plante-bandes de l'actuel. Il y a quelques jours, il a enregistré le soutien d'un ancien élu d'Eric Piolle : Hosny Ben-Redjeb, 27ème sur la liste en 2020. Même s'il a assez vite quitté la majorité municipale, il n'en reste pas moins un élu de gauche qui vient donc rejoindre le camp d'en face. « Son arrivée confirme que la politique municipale dépasse les clivages politiques traditionnels » a commenté Alain Carignon qui a déjà enregistré le soutien d'autres personnalités grenobloises marquées à gauche.

Une union à droite est-elle possible ?

Avec cette stratégie d'ouverture, l'ancien maire marche aussi sur les plate-bandes d'Hervé Gerbi, le candidat de centre-droit qui prône lui aussi un large rassemblement. L'avocat grenoblois, membre du parti Horizons d'Edouard Philippe, a reçu récemment le soutien de Hakima Necib, élue socialiste de l'ère Michel Destot (2008-2014). Reste à savoir si cette logique d'ouverture peut pousser les deux candidats à s'allier avant le 1er tour. Si l'on s'en tient aux déclarations d'Hervé Gerbi, ce n'est pas à l'ordre du jour.