Municipales à Grenoble : le parti rappelle à l'ordre Eric Piolle

Les écologistes grenoblois sont-ils en train de se savonner la planche ? Après avoir gagné en 2014 et confirmé en 2020, l'ambition d'Eric Piolle en 2026 est de faire gagner son camp mais sans lui cette fois. Mais cette dernière étape se heurte pour l'instant au choix de celui ou celle qui va reprendre le flambeau.

Car la succession du maire de Grenoble a suscité des convoitises. Ils sont quatre prétendants à l'investiture. Trois siègent déjà au conseil municipal : les écologistes Margot Belair (adjointe à l'urbanisme) et Lucille Lheureux (adjointe à la culture) et le communiste Nicolas Béron-Pérez.

Mais la préférence d'Eric Piolle va vers la quatrième candidate, la cheffe d'entreprise martinéroise Laurence Ruffin. Elle n'est pas élue mais n'est pas non plus complètement étrangère à la vie politique. Elle a été en classe avec Emmanuel Macron et son frère n'est autre que le député Insoumis François Ruffin, candidat déclaré à la Présidentielle de 2027.

Peu d'infos ont filtré sur la façon dont le quatuor allait être départagé. On pouvait penser que le choix d'Eric Piolle serait prépondérant. Il est courant en politique que le sortant adoube son successeur. On pensait d'ailleurs connaître l'heureux élu avant l'été mais ça n'a pas été le cas. Un retard qui n'est jamais bon signe dans ce genre de situation...

Et l'impression que cette désignation patinait s'est confirmée cette semaine avec les déclarations de Lucille Lheureux. Celle qui est sûrement la plus proche d'Eric Piolle parmi les quatre prétendants (elle est élue à ses côtés depuis 11 ans) a reproché au maire des pressions allant jusqu'à l'intimidation pour qu'elle retire sa candidature. Une petite bombe et le début d'un psychodrame.

Ce samedi, le parti Les Ecologistes et leurs partenaires (parti communiste, réseau citoyen, parti animaliste, Ades...) ont réagi dans un communiqué commun qui ressemble à un rappel à l'ordre à l'attention d'Eric Piolle : "Depuis plusieurs mois, nous travaillons en collaboration avec les quatre volontaires et la direction de campagne pour imaginer le Grenoble de demain. Chacun est légitime et reconnu. (...) Nous n’accepterons aucune pression ni intimidation à l’encontre de l’un ou l’une d’entre eux. Les méthodes évoquées n’ont pas leur place au sein de notre collectif. Nous invitons chacun à la responsabilité afin que les prochaines étapes de désignation se déroulent dans un climat constructif, permettant l’expression libre des candidates et du candidat."

Pas sûr que le climat qui est souvent au cœur des discussions chez les écologistes se réchauffe d'ici la fin du processus de désignation annoncée pour le 21 septembre. D'ici là, on va évidemment guetter la réaction d'Eric Piolle qui est pour l'instant resté silencieux dans cette affaire.

Photo : Ville de Grenoble